L’opéra chinois ou théâtre chanté traditionnel chinois 戲曲 xìqǔ est synonyme de théâtre chinois jusqu’au xxe siècle. Le 話劇 huaju est le théâtre parlé d’inspiration occidentale introduit au xxe siècle. Il existe une troisième forme de spectacle théâtral populaire, le quyi 曲藝, l’art des conteurs, des chanteurs et des bateleurs qui a souvent inspiré le xiqu. Le terme de xiju 戲劇 désigne le théâtre en général (xiquet huaju) ; il se divise en plusieurs formes principalement marquées par leur origine géographique ou culturelle. La langue ou le dialecte et la forme de musique est la caractéristique principale qui différencie ces différentes formes d’opéra.
Ce terme peut être un peu trompeur tant dans la Chine traditionnelle, opéra et théâtre se confondaient. À l’origine, les représentations d’opéra étaient données dans la cour des temples. C’est un mode d’expression complet où se mélangent l’art des conteurs, la danse, l’acrobatie, et bien sûr le chant et la musique. Autrefois, comme beaucoup de Chinois étaient analphabètes, l’opéra permettait de transmettre oralement l’histoire chinoise. Comme l’affirme un dicton, découvrir l’opéra permet de « se faire une idée de la panthère à travers un de ses poils »!
Chaque « acteur-danseur-chanteur-acrobate », à force de travail acharné, déploie un jeu d’une incroyable perfection. La formation est très difficile : les enfants, choisis pour leurs qualités physiques et vocales, commencent souvent l’entraînement dans des écoles spéciales à partir de huit ans, à raison de huit heures par jour. Dans l’ancien temps, les troupes étaient itinérantes et volaient des enfants ou les achetaient à des parents très pauvres pour en faire des apprentis acteurs quasiment esclaves. On dit souvent que pour apparaître dix secondes sur scène, il faut dix années de répétition dans les coulisses. Le public chinois est très exigeant : il attend les moments périlleux pour critiquer ou apprécier en commentant bruyamment.
Les rôles des comédiens sont divisés en 4 groupes : sheng, dan, jing et chou. Les sheng sont des rôles d’homme où l’on distingue les vieillards, les jeunes premiers et les guerriers. Les dansont des rôles féminins ; autrefois, ils étaient joués par des hommes. On différencie les femmes vertueuses, les coquettes, les intrépides qui peuvent donner de bons coups de pied et les vieilles femmes. Les jing, dont le nom signifie « visage peint », sont très impressionnants : ce sont des personnages qui peuvent être des bandits, des généraux ou des juges, dont le caractère est peint sur le visage. Les chou sont les clowns : ils peuvent aussi bien être bons, intelligents que méchants ou sots.
À partir de 1900 s’est constitué l’opéra de Pékin, plus rapide et plus spectaculaire, qui va devenir l’opéra national.