Ray Chen, virtuose violoniste

Ray Chen

Ray Chen

Ray Chen naquit un 6 mars 1989 à Taipei (Taïwan).

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Ray Chen est d’une élégance irréprochable. Mais que l’on ne s’y trompe pas : sous la gravure de mode, se cache l’un des meilleurs violonistes de sa génération, avec Vilde Frang et Benjamin Beilman. Comme ce dernier, Chen a été formé au Curtis Institute de Philadelphie. Son professeur était Aaron Rosand, 87 ans, lui-même élève de Leon Sametini et d’Efrem Zimbalist. Chen a donc appris la fougue de l’école russe et la finesse de l’école franco-belge, avant d’en réaliser la synthèse lors de la finale du concours Menuhin – qu’il remporta à Cardiff en 2008, en interprétant le Concerto de Mendelssohn.

Son secret ? Des graves chauds et profonds et des aigus filés d’une douceur n’ayant rien à envier à ceux d’un Shaham ou d’un Kavakos. Il reconduisit l’exploit un an plus tard avec le Concerto de Tchaïkovski. Malgré un premier mouvement d’une lenteur rédhibitoire – mais n’était-ce pas la faute du chef ? -, il convainquit le jury du concours Reine Elisabeth de Belgique, qui ne donne son prix que tous les quatre ans.

Après un premier récital publié en 2010, comprenant les Trilles du diable de Tartini, la Sonate de César Franck, la Chaconne de Bach, et des pièces de Wieniawski, Chen a gravé les concertos de Mendelssohn et Tchaïkovski avec Daniel Harding. Son nouveau CD offre deux concertos de Mozart, les K. 216 et K. 218, et sa sonate K. 305. Il les a enregistrés sous la baguette de Christoph Eschenbach, qui dirigeait déjà l’orchestre dans le Concerto de Bruch que donna Chen à Stockholm, pour la remise des prix Nobel 2012.

A l’instar d’une Julia Fischer, Ray Chen a choisi de relever le défi mozartien d’écrire ses propres cadences, comme il le fit pour les éliminatoires du concours Yehudi Menuhin. Un an après ses débuts parisiens à l’Auditorium du Louvre, il sera mercredi salle Gaveau avec le pianiste Julien Quentin. Au programme : la Sonate à Kreutzer de Beethoven, la Sonate en la majeur K. 305 de Mozart, la Chaconne de Bach, et Zigeunerweisen de Sarasate. Quand on lui demande comment il trouve le temps de communiquer via Facebook, il répond : «C’est important de montrer que les musiciens classiques ne vivent pas dans une bulle. Il y a beaucoup d’hypocrisie dans ce monde, contrairement à celui de la mode. J’espère que vous viendrez me voir après mon concert à Gaveau et que si j’ai mal joué, vous me le direz.»

(article Libération, Eric Dahan, mars 2014)

Ray Chen a de l’humour !

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