Les Vents de la Colère de Tatsuhiko Yamagami

Les Vents de la Colère, tome 1

Les Vents de la Colère, tome 1

Les Vents de la Colère est un manga de Tatsuhiko Yamagami paru en 2 tomes et publié en 1986.

Un étudiant de 18 ans, Gen Rokkôji, fils cadet d’un général à la retraite, découvre qu’une terrible maladie, ayant touché un village retiré du nord du Japon une trentaine d’années plus tôt, cache une réalité atroce : un secret d’État dans lequel sont impliquées l’armée japonaise et les forces d’occupation américaines… 

L’action se déroule dans un Japon totalitaire, où le jeune lycéen Gen Rokkôji voit un de ses amis se faire descendre en pleine rue pour « quête sur la voie publique », sans que cela ne soulève la moindre protestation de la part d’une population effrayée et soumise. Gen, fils d’un ancien général de l’armée impériale, entre alors en rébellion contre sa famille aux opinions ultra nationalistes et va découvrir peu à peu que l’assassinat de son ami cache en fait l’existence d’une île secrète, Déjima, où sont enfermées des centaines de personnes difformes, toutes venant d’un village où la population fut victime d’une pollution industrielle massive. Sur fond de guerre au Vietnam et d’engagement de l’armée japonaise, Gen va découvrir très vite que Déjima n’est que l’arbre qui cache la forêt de l’horreur de la guerre.

Les Vents de la Colère, extrait

Les Vents de la Colère, extrait

L’intérêt du récit de Tatsuhiko Yamagami est d’être construit sur des faits historiques réels. Si l’île de Déjima n’a jamais existé, dans les années 60, les « effets secondaires » du « miracle économique japonais » se sont fait sentir avec la naissance de milliers d’enfants malformés dans des villages de pêcheurs, suite aux rejets à la mer de mercure par une usine pétrochimique. Mais surtout, Tatsuhiko « profite » des aventures de son héros pour régler ses comptes avec la société japonaise et le gouvernement. Les rêveries de Gen sur fond de « triomphe de la mort » de Bruegel, donnent à l’auteur l’occasion de dresser un tableau sans complaisance de son pays (qui collaborait avec zèle à la guerre au Vietnam et réprimait parfois dans le sang les révoltes étudiantes) et d’entamer un dialogue imaginaire avec le « pouvoir » : « Allons, allons, taisez-vous et suivez-moi sans poser de questions… Voici la loi de la nature : les forts prospèrent, les faibles disparaissent… Oui… et pourtant… pourquoi les forts peuvent-ils légitimement posséder ce pouvoir… Ce que vous appelez loi de la nature n’est que désir de possession égoïste et bestial, négation même de la société humaine ». (extrait de l’article de Matthieu (AL Aix), site Alternative Libertaire)

Les Vents de la Colère, Extrait 2

Les Vents de la Colère, Extrait 2

 

 

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